J'essaye d'expliquer ce qui ne me plaît pas dans le spatial tel qu'il est
aujourd'hui et pourquoi j'ai quand même un trés grand espoir.
Faire et non plus chercher
Il faut lutter contre un état d'esprit trés répandu qui voudrait faire croire
que la technologie va continuer à faire des progrés pharamineux comme ce fut le
cas depuis deux siècles. Il y a deux siècles l'homme ignorait tout de la
matière et tout était à découvrir. Les progrés furent donc boulversants jusqu'à
aujourd'hui même, avec la miniaturisation de l'informatique. Mais dorénavant
l'homme a traversé la matière depuis le quark jusqu'aux grandes structures de
l'univers et il y a peu de chance qu'on découvre des choses vraiment
extraordinaires à nouveau. La plus grande découverte que l'homme puisse faire
dans les siècles à venir, c'est la raison. L'homme est un fou qui s'acharne à
détruire ce qu'il construit et si l'homme pouvait découvrir la sagesse, ce
serait une découverte encore bien supérieure à tout ce qu'il a découvert depuis
deux siècles.
Il ne faut donc pas rêver à des technologies nouvelles pour développer la
colonisation des mondes morts qui voisinnent la Terre, mais rêver à des
infrastructures et à une convergence des efforts pour que au fil des ans tout
devienne plus facile.
Par exemple, passons en revue quelques phantasmes bien classiques. Les rêves
cinématographiques de voitures et de gens tous en lévitation: mais c'est une
réalité déjà sûre et garantie de la vie sur des astéroïdes colonisés. Alors que
ces choses sont totalement invraisemblables sur Terre. Construire des fusées à
usage privé, qui partent pour des voyages dans le système solaire est une chose
qui deviendra banale, lorsque la première vraie colonie humaine autarcique aura
commencé à se développer sur une planète à trés faible gravitation. Alors que
depuis la Terre, c'est totalement et exclusivement impensable. Solutionner le
problème des déchets en les envoyant en incinération dans le soleil, c'est
simple en orbite solaire, c'est idiot depuis la Terre. Un monde sans
tremblement de Terre, sans cyclones, sans Tsunami c'est simplement un monde
créé par l'homme dans l'espace. Un monde correctement climatisé où les hivers
ne sont pas trop froids et les étés pas trop chaud, c'est simplement une
biosphère créée par l'homme au voisinnage du soleil.
Le phoetus qu'est l'être humain est dans la situation d'un accouchement. Un
passage extrêmement étroit le sépare de la vraie vie. Si nous réussissons à
passer ce cap soit disant "effroyable" qui consiste à investir un milliard
d'euro sans aucun espoir de remboursement avant cinquante ans, alors tout va
ensuite devenir trés facile, l'univers regorge de richesses à aller exploiter.
Mais si nous ratons cet investissement sans rentabilité immédiate, alors tout
ira de mal en pis car l'humanité s'auto-ruinera à faire vivre une population
croissante avec des ressources naturelles s'épuisant. La déliquescence des
sentiments liée à la pauvreté rendra de plus en plus impossible, les
investissements sans rentabilité immédiate. Ce démon que l'humanité honore
comme un dieu et qui s'appelle la jalousie, gangrènera toute possibilité de
donner le coup de collier final et salvateur.
Quand on pense que ces ronds points qui servent uniquement à faire bouffer du
pneu aux automobilistes et qui deviennent de plus en plus nombreux coûtent 600
000 francs chacun. Quand on sait que le prix d'un seul feu rouge
était de 200 000 F
en 1980. Qu'on ne vienne pas nous dire que les fusées c'est cher. Personne
n'est obligé à monter dans une fusée, alors que les feux rouges c'est
obligatoire pour tout le monde.
Les ratées du spatial
Les gens qui ont construit les premiers satellites sont hélas souvent des
militaires et des "ubu roi" de la vanité et de l'orgueil.
Je m'explique, par exemple, j'avais écrit à la société Novespace il y a
quelques années alors qu'il y avait un boum sur le saut à l'élastique. Il faut
savoir que cette société a été créée uniquement dans le but de commercialiser
les technologies du spatial. Mon idée était de commercialiser des vols
paraboliques en état d'apesanteur dans l'airbus
Zero gravitation du CNES. On m'a répondu que
l'airbus était réservé uniquement aux expériences scientifiques. On apprenait à
la même époque à la radio que cet airbus n'étant pas utilisé à temps plein par
les scientifiques, il était utilisé pour faire du frêt aérien!
Lors d'une conférence sur le télescope spatial Hubble, dont vous savez qu'il
n'est pas au programme pour la NASA de le conserver plus de quelques années, un
auditeur avait demandé s'il était imaginable de voir le téléscope Hubble
racheté par une société d'amateurs. Nous avons alors eut des chiffres trés
précis. Le coût de la maintenance du HST, c'est 56 millions de dollars par ans.
Si on considère qu'il s'agit d'une opération internationale, il est facile
d'imaginer une association d'amateurs de 500 000 membres, c'est trés peu,
puisque nous étions 8 millions à nous connecter le jour où Mars Pathfinder
s'est posé au sol. Cela fait donc 112 dollars par ans pour conserver le
téléscope Hubble, c'est une somme certe importante, mais du même ordre de
grandeur que la cotisation à un club d'astronomie. Mais la NASA, elle, veut le
téléscope dans un musée, car il s'agit avant tout de son orgueil.
Il faut voir avec qu'elle insistance ils ont obligé les russes à détruire leur
station orbitale. Quand on balance à la mer 180 tonnes de matière en orbite au
lieu de la recycler. Quand on sait que le kilo en orbite basse coute 200 000
F
, cela représente un gachis de 36 milliards de francs. Au lieu de construire
dans la station internationale des ateliers d'assemblage pour le recyclage et
la récupération des vieux satellites, on ne se préoccupe que d'une forme de
maladie mentale qui s'appelle la recherche scientifique tous azimuts et sans
but constructif.
Toutefois ces décisions qui relèvent uniquement de la politique, et non pas de
la technique, commencent à avoir leurs revers. L'ESA vient de nous envoyer un
mail comme quoi elle changeait radicalement sa politique.Faut-il crier vive
Claudie Haigneré et Jacques Chirac? Ce qui est sûre c'est que deux courants de
pensée s'affrontent au sein des organismes qui travaillent pour le spatial et
tantôt ce sont les uns qui ont le pouvoir tantôt les autres.
Pourquoi aller porter la vie dans des mondes désertiques
Le spatial n'a rien à voir avec une politique de prestige. C'est la bouée de
sauvetage d'un monde qui se jette en enfer à la vitesse de 10 267 bébés
excédentaires à l'heure. C'est à cette vitesse là que nous construisons l'enfer
pour l'homme que nous avons d'abord imposé aux poules. Mais une poule dans sa
cage à pondre des oeufs, c'est ce que nous n'allons pas tardé à devenir si on
n'intervertit pas le budget de la colonisation spatiale et celui des
allocations familliales. Il est normale qu'une femme soit vivement encourragée
à avoir un enfant. je suis à fond pour le revenu parental du premier enfant.
Pour le deuxième le problème est complexe et il doit être ajusté sur des
statistiques trés précises. Beaucoup de femmes divorcent et se remarient. Il
est alors normale qu'elles veuillent avoir un autre enfant avec le nouveau
mari. Mais si du précédent mariage elles en ont eu deux, alors il y a
surpopulation. En ce qui concerne le troisième enfant et les autres, il faut
supprimer les allocations familiales et les verser entièrement à un organisme
dédié aux infrastructures pour la colonisation spatiale. Cet organisme doit
être créé de toute pièce et n'avoir aucune relation avec le perfide CNES.
Celà a peût être un sens cette frénésie de la procréation. Six milliards
d'habitants, c'est démentiel à l'échelle de la Terre, mais c'est trés peu dans
un rayon de 70 années lumières autour du soleil. Si la Terre est la seule
planète de la galaxie où la vie a pu se développer, c'est vraiment notre
mission de retouner là d'où nous sommes tombés, les étoiles, tellement
l'attraction du monde biologique est immense. Mais il n'appartient pas à cette
insignifiante petite planète qu'est la Terre de s'approprier ce trésor, qu'est
la vie biologique.
De plus il ne faut pas oublier que dans 500 millions d'années la vie sur la
Terre, ce sera définitivement terminé. La température des océans aura dépassé
37° C à cause de l'augmentation du rayonnement solaire. Et bien avant, la
vie sur terre sera devenue impossible. Il suffit que la température de l'océan
au niveau de l'équateur atteigne 26° pour que se forment les cyclônes. En
estimant à 50 milliards le nombre des âmes avides à mort de se
réincarner, dans 500 millions d'années, cela représente 100 personnes à
envoyer à l'abri des fureurs du soleil par ans, pendant 500 millions d'années
. Autrement dit il n'y a pas une minute à perdre si on ne veut pas créer la
misère pour l'éternité. Nous ne serons jamais même dans un futur lointain, à
même d'envoyer plus de 100 personnes par an dans l'espace. Beaucoup s'imaginent
qu'il suffit d'être mort pour ne plus souffrir, que de souffrances ces gens là
se construisent pour l'éternité avec de telles croyances.
Les incompétents de la colonisation des mondes morts
Savez vous que le budget du CNES est de 12 milliards de francs par ans et que
cet argent est intégralement dépensé pour une explosion tous azimuts à la mode
big bang. Les scientifiques ne sont en aucun cas les gens sur qui il faut
compter pour le développement de la colonisation des planètes peu telluriques.
Les scientifiques sont exclusivement des clients dispendieux et toujours plus
gourmands du spatial. Leurs efforts ne vont en aucun cas vers une convergence
des moyens, mais au contraire dans le sens d'une divergence totale des efforts.
Chaque projet est construit sans tenir compte du projet suivant. A l'intérieur
même du projet chacun ne regarde que le perfectionnisme de son secteur,
sans se préocupper du fait qu'un petit gadget, peut représenter une
dépense gigantesque pour l'équipe qui travaille un peu plus haut dans la
chaîne.
Un autre problème de la conception actuelle du spatial est directement lié à la
lourdeur de la tradition militaire. On envoit les jeunes qui n'ont pas vécu
leur vie au casse pipe, au lieu d'envoyer ceux qui ont déjà pu apprécié au
moins la moitié de leur vie et qui sont à 40 ans en pleine force de l'âge comme
par exemple Jannie Longo et bien d'autres moins célèbres. Par exemple mon
collègue de travail qui a 55 ans fait deux Marathons par an. Le spatial sera un
lieu extrêment dangereux tant qu'on le construira à partir de la Terre. Pour
qu'un habitacle spatial soit une protection valable contre les rayons cosmique,
il faut un blindage d'une dizaine de centimètres d'épaisseur de plomb pour
certains rayonnement et au contraire de matériaux légers mais en trés grande
épaisseur pour d'autres rayonnements. Ce qui n'est pas imaginable pour un
satellite construit depuis la Terre alors que c'est faisable à partir d'un
astéroïde. Hors la politique de recrutement spatial se fait toujours sur les
jeunes qui auraient une longue espérance de vie sans leur séjour dans l'espace.
Pour les personnes d'un certain âge l'exposition aux rayons cosmiques est
quelque chose d'énormément moins grave que pour les jeunes. L'exposition aux
rayonnements ionisants à condition de contrôler la dose reçue est quelque chose
qui tue trés lentement. Une personne âgée a le temps de mourir d'autre chose
avant, alors qu'un jeune verra son espérance de vie diminuée.
Lorsque les drôles de "colons" partirent d'Europe pour aller exterminer des
mondes qui n'avaient besoin de personne. Ils prirent des allés simples, sur des
bateaux qui faisaient naufrage assez souvent. Aujourd'hui où il s'agit
d'apporter la vie dans des mondes morts, on ne parle que de tourisme et
d'aller-retour. Personnellement je ne donnerai pas un centime pour un
aller-retour, alors que je payerai cher un aller simple, dans un endroit où il
y a du travail à l'abris des prédateurs. Creuser un tunnel au marteau et au
burin, c'est inutile sur Terre le travail est volé par les prédateurs. Mais
dans l'espace je peux vous garantir que les générations futures vous le
rendrons amplement.
Ceux qui comptent
Concrètement à l'heure actuelle, ce qui marche bien dans l'espace commercial,
c'est la conversion de l'énergie solaire en diffusion de l'information. En
effet il faut voir les satellites de diffusion d'informations comme le moyen de
vendre aux terriens, (il y en a et il faut les respecter,) l'énergie solaire.
C'est la seule denrée abondante que l'on puisse récolter dans l'espace pour la
revendre. La diffusion d'information sur une grande échelle coûte trés cher en
énergie et les investissements à faire dans ce domaine sont encore immenses et
ne demandent que des technologies connues. Celà va du GPS à la télévision.
Mais il est faut de penser que les terriens ne peuvent pas se passer du spatial.
Le spatial ne concerne que ceux qui ont envie d'y aller et il ne peut pas
s'agir d'autre chose que d'une abnégation de soi face à l'avenir. La méthode
des scientifiques qui volent l'argent du contribuable pour leur amusement à eux
dans l'espace n'est pas une solution pour se libérer honnêtement.
A plus long terme par contre, la chose la plus importante que
les colons de l'espace apporteront aux terriens, c'est la chute de la violence
démographique. Il n'est pas question de transporter des milliards de corps de
chairs humaine dans l'espace à partir de la terrifiante gravitation de la
Terre. Il s'agit uniquement de créer un germe autonome qui permette à des
milliards d'âmes de pouvoir se réincarner ailleurs que dans l'enfer terrestre.
L'espace est immense et la Terre est toute petite.
Le sens de sa responsabilité
Dans un monde en chômage chronique, un bébé nait avec une dette de 50 000 F
à l'égard de la société avant même sa naissance. Il ne trouvera pas de boulot
avant d'avoir en moyenne 25 ans et par conséquent, il sera entièrement à charge
de la société jusqu'à cet âge. On est obligé de le mettre à la retraite à 55
ans pour donner du travail aux autres et il vivra jusqu'à 95 ans dans un état
végétatif avancé. Un quart de la population doit donc soutenir le poids des
trois quarts de la population, sans que celà génère une liberté pour ceux qui
ne travaillent pas. L'homme a perdu le sens de sa propre responsabilité. Il vit
comme un assisté permanent. Sur une planète à coloniser, l'homme comprendra par
lui même que tout ce qu'il n'a pas lui même fabriqué n'existera pas. Fini
l'habitude de vivre en prédateur sur un monde qui n'a pas demandé sa présence.
Travailler ne voudra plus dire casser les pieds des autres pour leur vendre un
gadget, parler et gérer le travail des autres au lieu de travailler soit même.
Il faudra génerer son espace vital à partir de rien, il y aura tellement de
travail, qu'on ne pourra plus supporter les parasites.
Manuel des parfaits séléno-écolo-guerriers
Abandonner toute idée écolo-guerrière avant d'être arrivé sur la Lune. C'est
dur à avaler, mais je vous assure que la vie sur Terre c'est complètement foutu
et sans aucun espoir à long terme. Pour ceux qui comme moi ont démissionné d'un
brillant avenir de jeune cadre dynamique et bronzé, et sont partis vivre des
jours heureux au soleil de la nature en se berçant du chant des petits oiseaux
et en travaillant dur pour obtenir de la Terre une pitance, il est temps de
comprendre que les dés sont truqués. Les trusts commerciaux qui nous coupent de
nos clients potentiels et nous empêchent de payer nos impôts pour conserver nos
terres seront de plus en plus les plus puissants, et de plus en plus
impitoyables. C'est la Loi de la Terre qui le veut. C'est M.Bauvais qui ira en
prison pour avoir volé quelques planches, pas M.Chirac pour avoir volé quelques
millions.
D'abord je vous fairai remarquer qu'il y a une correspondance exacte entre les
mouvements an 0 des années 68, la fondation d'Auroville, les mouvements hippies
et les premiers pas de l'homme sur la Lune. C'était stupide de notre part de ne
pas nous en être rendu compte à cette époque. Il n'y a aucune raison que
repartant de 0, nous ne ressuivions pas exactement le même chemin de
dégénérescence que celui de l'humanité. Ce qui nous a fait croire que ce serait
différent, c'était la Lune, mais nous sommes partis dans les décors en croyant
que cela se passait sur Terre.
Celà n'est pas une raison pour retourner penaux lécher les pieds de nos
ennemis. Il s'agit de se réintégrer parmis les loups aux dents qui rayent le
plancher tellement ils ont les cannines longues, mais en sélectionnant de façon
tranchante les boulots qui concernent la conquête de la vraie liberté par delà
la Terre et les autres. C'est trés jouissif de dire non à un boulot, auquel on
a candidaté en ne sachant pas trés bien si c'est du spatial ou non, et de s'en
aller en apprenant que c'est uniquement autrechose.
Gagner de l'argent, beaucoup d'argent doit être un but en soi. Cet argent on
peut le réinvestir dans les entreprises qui travaillent pour le spatial et ça
rapporte encore plus d'argent. Il faut voir la tête de son banquier quand il
vous propose trente six sortes de placements tous plus amoraux les uns que les
autres, et que vous vous obstinez à n'achetez que du Air liquide, que du EADS,
que du Alcatel, que du snecma, et si vous avez la possibilité d'aller aux
états-unis, d'y acheter uniquement du Boeing. Ces entreprises sont les
premières au palmarès de celles qui travaillent pour le spatial commercial.(Pas
air liquide, mais elle détient le combustible essentiel).
Depuis que Smart1 est en orbite autour de la Lune je me sent vraiment trés
bien. On peut reprendre les activités écologiques embarquées, le soir, le
week-end. On peut élever des escargots ou des insectes à manger dans les
placards de son bureau. L'objectif c'est d'imposer le régime végétarien à bord
de l'ISS. Il ne faudrait pas qu'à la joie d'être devenu orbitonaute succède la
consternation de devenir carnivore malgrés soi.
Des livres à lire
The moon, resources, future development, and colonisation par David Schrunk,
Burton Sharpe, Bonnie Cooper, et Madhu Thangavelu edition John Wiley and Sons .
Chichester. Grande Bretagne.